Etape 4 : Battambang, Siem Reap - Cambodge
Après un dernier stop chez Laure et Simon sur l’île Koh Dach, nous avons dû leur dire vraiment au revoir car nous partions vers le Nord du Cambodge! Direction Battambang, deuxième plus grande ville du Cambodge après Phnom Penh la capitale.
Arrivés à Battambang, nous avons eu la chance de rencontrer Chenda, ou Charlie un ami de Nuong rencontré à Phnom Penh. Chenla est professeur de français dans un collège de la ville, mais aussi à l’antenne de l’Institut Français. Avec lui nous avons passé quelques jours dans sa classe de français où nous avons pu échanger avec ses élèves, mais aussi chanter en cambodgien et célébrer son anniversaire ! Vous pouvez retrouver la vidéo de la classe ici
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Chenda nous a également emmené dans la campagne environnante pour découvrir un temple pre-angkorien impressionnant, des temples et pagodes et également des mémoriaux en hommage aux victimes des khmers rouges, souvent assassinées et enterrées autour et parfois dans ces temples.
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A Battambang, de nombreuses associations et ONG contribuent au développement de la ville (comme dans tout le Cambodge) et nous avions décidé d’aller à la rencontre de certaines d’entre elles pour connaitre un peu mieux leurs actions et les raisons de leurs présences au Cambodge.
Notamment le centre de l’association AFS (Association Française de Solidarité), qui dispose d’hébergement pour les enfants pauvres des campagnes dont leur famille n’a pas les moyens de payer pour qu’ils étudient à Battambang. 150 jeunes collégiens vivent ensemble dans ce centre qui dispose de plusieurs dortoirs filles et garçons, d’une cuisine, d’une bibliothèque et de lieux de vie communs. Les collégiens se lèvent tous les matins à 5h30, petit déjeunent ensemble et font le ménage des parties communes (dortoir, salle à manger, toilettes, etc.) avant de filer à l’école juste à côté pour leur première heure de classe à 7h. L’association leur donne chaque jour un peu d’argent de poche (environ 2 EUR) pour qu’ils puissent s’acheter à manger pour le déjeuner. A partir de 16h après l’école, les jeunes rentrent au centre et s’amusent entre eux (parties de foot, corde à sauter, cartes, lecture, etc.) avant de diner tous ensemble les bons repas préparés par les deux cuisinières du centre avec l’aide des élèves (1,5 tonne de riz est nécessaire chaque mois pour nourrir toutes ces bouches !). Enfin de 19h à 21h, c’est l’heure de l’étude, tous les enfants révisent leurs cours, font leurs devoirs où assistent à des cours de langues (français et anglais) avant le coucher à 22h ! Le weekend, la plupart des enfants restent au centre, parfois les parents viennent leur rendre visite ou ce sont les enfants qui se déplacent. Chaque année de nouveaux jeunes partent du centre pour aller faire des études à Phnom Penh (parfois financer par AFS) et de nouveaux arrivent au centre.
Nous avons adoré passer du temps au centre et discuter avec les enfants. Tous semblent très heureux d’être là et leurs parents n’ont pas vraiment l’air de leur manquer ! D’après le personnel du centre, quasi exclusivement des khmers, il n’y a aucun problème entre les jeunes, ils s’entent tous bien, se respectent et sont toujours partants pour faire un brin de ménage ou la cuisine. Pour ces enfants c’est une chance d’avoir été sélectionnés par l’association car ils bénéficient d’un bon accompagnement et d’un accès gratuit à l’école. Sans cette aide la plupart ne pourraient pas se rendre à l’école.
Nous avons également eu la chance de visiter le « campus » de l’ONG Phare Ponleu Selpak, très célèbre au Cambodge, qui a monté une école d’art et de cirque depuis maintenant 22 années. L’association comporte une école d’Art, un bureau de « services sociaux » ainsi qu’une école publique, une crèche, un centre d’activités et une bibliothèque. En plus de travailler pour la protection et le soutien des enfants pauvres, la mission de l’association vise surtout à favoriser l’accès à l’art et à l’éducation pour ces jeunes afin qu’ils puissent exprimer leur créativité et qu’ils deviennent plus tard des acteurs du changement au sein de leur communautés.
Après avoir discuté avec les équipes de PFS, nous avons pu rencontrer le directeur de l’école publique PFS qui nous a invité à rencontrer une classe de 6ème. Les élèves de l’école bénéficient pendant leur temps libre d’activités et de classes d’arts (dessins, jonglage, gymnastique, cirque, etc. ) dispensées par les professeurs de l’ONG PFS. Profitant de cette atmosphère « artistique », nous nous sommes dit qu’il serait bien de continuer la chaine des dessins avec cette classe avant d’arriver au Laos ! Et c’est avec beaucoup de talents que les élèves de la classe de 6ème nous ont fait des dessins magnifiques à destination d’une future classe au Laos après avoir reçus les dessins des enfants de l’île Koh Dach. Retrouvez le parcours de la chaîne des dessins ici
Aussi, cela faisait très (mais très) longtemps que nous n’avions pas assisté à un spectacle, et nous avons donc sauté sur l’occasion et sommes allés voir le spectacle « Influences » joué par des jeunes étudiants de l’école. C’était vraiment impressionnant et magique. Ces jeunes ont beaucoup de talent (et de muscles ;-)), ce fut un très bon moment pour nous. D’ailleurs, chaque année, une tournée en France est organisée par l’école PFS et vous pouvez aller assister à leurs incroyables performances. Nous vous invitons à découvrir leur site ainsi que celui de l’association CCAI qui organise les tournées en France.
Continuant dans cette lancée « artistique », nous sommes allés visiter plusieurs galeries d’art à Battambang et notamment une qui comportait l’œuvre d’un artiste de PFS et qui nous a particulièrement intéressée. Il a voulu faire une œuvre qui décrivait ce qu’il avait aperçu un jour en descendant en bateau une partie du Mékong au Cambodge. Il pensait découvrir une nature sauvage et magnifique mais malheureusement il s’est retrouvé face à une quantité astronomique de déchets, sacs plastiques qui s’accrochent aux arbres aux rives du Mékong. Il a donc retranscrit ça à travers son œuvre pour interpeller les cambodgiens sur leur très mauvaise gestion des déchets. En effet, en nous baladant au Cambodge, nous avons été choqués par le nombre important de déchets (surtout plastiques), qui recouvrent les rivières, les rues, les champs…
Nous avons beaucoup aimé cette œuvre, car elle touche un sujet important et sensible en Asie du Sud Est, dont on ne parle peu.
A la suite de cette œuvre et en collaboration avec l’artiste, la galerie a travaillé avec une classe de primaire de Battambang. Ensemble ils ont créé des arbres en collant plein de déchets trouvés dans les rues aux alentours de leur école.
Est-ce que dans votre classe, ou dans votre collège, vous mettez en place des actions pour trier ou ramasser les déchets ? En quoi c’est important pour vous ? Pensez-vous que ces actions pourraient être retranscrites au Cambodge ?
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Nous avons beaucoup apprécié cette ville de Battambang où l’art essaye de renaitre tout doucement. En effet, il est important de rappeler que lors de la période des Khmers rouges (entre 1975 et 1978), la quasi-totalité des artistes (musiciens, chanteurs, peintres, danseurs, acrobates,) ont été exécutés car l’art était considéré comme contraire à l’idéologie du régime. Toutes les personnes qui pratiquaient un art quelconque risquaient d’être exécutées. Par conséquent, après cette période terrible, il ne restait quasiment plus d’artistes pour transmettre les techniques, les traditions artistiques et même la philosophie de l’Art. C’est pourquoi aujourd’hui, encourager le développement de l’Art au Cambodge est une chose très importante, car l’Art permet à certain d’exprimer toutes les souffrances qu’ils ont pu subir durant cette période et participe à la reconstruction du pays tout en imposant une certaine forme de liberté. Cependant à ce jour, être artiste au Cambodge est très difficile et très peu vivent de leur art.
Vous pouvez en apprendre un peu plus sur l’art au Cambodge en regardant ces petites vidéos:
http://info.arte.tv/fr/cambodge-lart-au-secours-de-la-memoire
https://fr.news.yahoo.com/video/au-cambodge-lart-du-cirque-064755018.html
Enfin, pendant que Lulu était clouée au lit à cause d’un sacré petit rhume, Max est parti visiter les grottes impressionnantes des environs de Battambang. Ici encore, l’Histoire et le génocide des Khmers rouge restent omniprésent, chaque grotte qui était à l’origine un lieu de culte bouddhiste a été transformée en charnier et lieu d’exécutions sous le régime khmers rouges. De nombreux « restes » humains ont été retrouvés dans ces endroits. Depuis quelques années ils sont redevenus des lieux de cultes mais aussi des mémoriaux.
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A la tombée de la nuit, Max a pu assister à un spectacle impressionnant : la sortie de milliers de chauve-souris d’une grotte immense (comme dans Batman!). C’était incroyable, un nuage de chauve-souris qui a duré plus d’une heure. Pour la petite anecdote, on retiendra que Max a failli perdre l’appareil photo avec toutes les photos du voyage dans la montagne mais qui grâce à sa bonne étoile et surtout à la gentillesse et à l’honnêteté des cambodgiens, il a pu le retrouver après quelques heures de recherches et une bonne grosse frayeur.
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Enfin, nous avons adoré flâner dans les rues animées de Battambang et gouter, comme à notre habitude, aux plats typiquement cambodgiens. Au Cambodge, pour trouver à manger à moindre prix, c’est très simple il faut chercher des grosses casseroles d’aluminium où sont mijotés de nombreux ragouts, curry, bouillons. Il suffit ensuite de choisir ce que l’on veut, après avoir soulevé tous les couvercles, et de l’accompagner avec…. du riz bien évidemment ! Bon Appétit !
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Après Battambang, il était déjà venu le temps pour nous de filer vers notre dernière étape du Cambodge : Siem Reap et les temples d’Angkor.
Siem Reap est une grande ville située à 2km d’une des plus belles merveilles de l’Asie du Sud Est : Les temples de l’ancienne cité d’Angkor.
La cité archéologique d’Angkor, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO est le lieu le plus touristique d’Asie du Sud Est avec chaque année des millions de visiteurs venus des 4 coins du monde pour visiter ces vestiges de temples datant de plus de 1500 ans.
Entre le IXe et XVe siècle, Angkor était la capitale de l’Empire Khmer (quasiment tout le temps). Pendant cette période, des rois et empereurs se sont succédés et chacun décida de construire des temples majestueux plus beaux les uns que les autres afin d’honorer les divinités de l’époque. Autour de ces temples vivaient les habitants de ces citées. À la chute de l’Empire Khmer, ces temples furent abandonnés et au fil du temps la nature a repris ses droits. Environ 200 ans plus tard, en 1861 (pendant la conquête française de la Cochinchine), un explorateur français découvrit dans la jungle des vestiges de temples. Les fouilles débutèrent et mirent à jour des dizaines de temples en ruines engloutis par les arbres de la jungle. Un grand travail de déblayage et de restauration commença (et continue toujours), pour permettre à la population cambodgienne et aux nombreux touristes curieux de découvrir ces anciennes citées.
Pour en savoir plus sur l’histoire d’Angkor nous vous invitons à regarder ce reportage:
Angkor entre terre et ciel (53 min) : https://www.youtube.com/watch?v=susH5mKrrNs
Angkor Vat, la huitième merveille du monde (42 min) : https://www.youtube.com/watch?v=e-MUIzuNYfY
Nous étions de notre côté très excités et curieux de pouvoir marcher sur des vestiges aussi mystérieux et anciens. Nous étions un peu réticents à l’idée de devoir partager ces moments avec des milliers d’autres touristes et avons donc opté pour des réveils matinaux (très matinaux) à 4h30 du matin pour profiter pleinement des temples tout seul. Oui oui à 4h30 du matin nous enfourchions notre vélo et filions, les yeux encore un peu collés, vers les temples orientés à l’est pour profiter pleinement de la magie qui opère au petit matin. La lumière orangée éclaire petit à petit les pierres vieilles de plus de 1000 années. Des moments inoubliables que nous essayons de vous transmettre avec ces quelques photos matinales !
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Pendant 4 jours nous avons tantôt pris le vélo tantôt le scooter (pour les temples éloignés) et n’avons cessés de nous émerveiller devant la beauté de ses vestiges. Un peu d’escalade, de tarzan dans les lianes, des litres d’eau avalés, des centaines de photos prises, des km de vélo dans les pattes et voilà que s’achèvent notre périple dans le 11èmes siècle à la découverte des énigmes de ce royaume d’Angkor qui fait encore couler beaucoup d’encre !
Nous avons retrouvé les temples où ont été tournés les films « Tomb Raider » ainsi que « Deux frères ». Nous avons d’ailleurs eu un coup de foudre pour ce dernier. Saurez-vous les retrouver à travers ces photos ????
Coup de cœur de Lulu : le temple le Bayon aux premières lueurs du matin
Coup de cœur de Max : le coucher du soleil au-dessus du temple Preah Khan
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Nous avons également profité de notre présence dans le Nord du Cambodge pour en savoir un peu plus sur un problème qui ravage encore le Cambodge : les mines anti personnel et sommes allés visiter le musée des mines.
Ce musée présente les problématiques liées aux mines anti personnel et engins non-explosés placés dans le sol cambodgien durant la guerre contre les Etats-Unis, la période des Khmers Rouges et l’invasion des Vietnamiens. Le Cambodge est un des pays qui a été le plus touché par les bombardements durant la guerre du Vietnam et son sol contiendrait encore des millions de mines et de bombes qui n’ont pas explosées. Chaque année des enfants et des paysans en allant jouer ou travailler dans les champs marchent sur des mines et perdent un bras, une jambe, leur yeux, etc.… En plus du traumatisme physique et psychologique pour les victimes et leurs familles, l’existence de ces mines provoque des problèmes économiques, car les paysans ne peuvent plus travailler dans leurs champs et ont donc du mal à subvenir à leurs besoins.
Les membres qui ont créé ce musée sont des démineurs cambodgiens qui continuent à détecter et neutraliser les mines dans certaines campagnes avec l’aide de matériel parfois très rudimentaire. En plus de cela ils accompagnent et soutiennent les victimes des mines et particulièrement les enfants en construisant des écoles et en les soutenant financièrement pour leurs études et projets de vie.
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Après ces quelques jours intenses nous avons décidé de clore définitivement notre aventure au Cambodge par la découverte de son fameux lac : le Tonle Sap (le grand lac) et ses campagnes avoisinantes. Ce lac est le plus grand lac d’eau douce de toute l’Asie du Sud Est et est donc d’une importance capitale pour le Cambodge. La particularité hors du commun de ce lac est qu’il a un écoulement alternatif : Pendant la saison sèche la rivière coule vers le Mékong et irrigue donc les plaines alors que pendant la saison des pluies, la rivière coule vers le lac qui sert de réservoir pour le trop plein d’eau. C’est pourquoi, aux abords du lac, l’eau peut monter jusqu’à 10m de plus en saison des pluies. Ce lac est donc une protection naturelle, agissant comme une valve de sûreté, (quoique parfois insuffisante), contre les inondations du Mékong. De plus, grâce à ce système alternatif, le stock de poissons est très abondant (de moins en moins) et permet de faire vivre beaucoup de familles de pêcheurs autour du lac et sur le lac !
Arrivés aux alentours du lac nous avons été interloqués par les maisons ; Celles-ci ont été construites en prenant en compte la montée des eaux du lac et sont donc perchées sur des structures de bois très hautes : « maisons sur pilotis ». C’est impressionnant et difficile à imaginer que le lac peut monter si haut en saison des pluies. D’autres villages sont eux constitués de maisons flottantes, donc pas besoin de les percher sur des hauts bambous ! Mais par contre pour aller chez soi ou aller faire les courses et même aller à l’école, il faut en permanence se déplacer en bateau.
Ni une ni deux nous avons voulu aller voir ça de plus près et nous voici « embarqués » dans la barque de 4 petits jeunes cambodgiens du village à la découverte des maisons flottantes !
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Et voilà le Cambodge c’est déjà fini nous voici actuellement dans le sud du Laos sur les 4000 îles. N’hésitez pas à nous questionner sur le Cambodge nous serons ravis de partager encore plus notre aventures et nos découvertes avec vous.